UN PEU D'HISTOIRE:

UN PEU D'HISTOIRE:
Lors du rassemblement des aficionados pour la photo de famille avant le paséo de notre novillada dimanche dernier, le Maire de Magescq Jean-Claude Saubion, le président du Club Taurin Cape et Corde Bernard Ménard et le président de l'ONCT André Viard insistaient tous les trois sur le fait que la tradition taurine est ancrée à Magescq depuis 1852.
Voici donc le récit de la course landaise qui eut lieu à Magescq dans nos arènes en octobre 1852:
Ce jour-là, le bétail espagnol, si brillant et si redoutable, parut pour la première fois sur cette arène landaise :
Un propriétaire de ce village, M. Laffargue, associé à MM. Chauton de Souprosse, Geoffroy de Cassen et Camps de Poyartin, avaient eu l'idée d'acheter les toros de la ganaderia navarraise de don Miguel Poyaler qui venaient de participer aux courses de Bayonne (qui se déroulaient alors sans mise à mort). Dans ce lot, se trouvaient en particulier deux bêtes fameuses, Safranero et Lancetero. Cette course de Magescq avait attiré les foules, mais personne n'osait se présenter devant ces bichos. Seul l'écarteur Jean Chicoy s'y risqua, en pronoçant cette phrase : "Il faudra voir. Un taureau espagnol n'est qu'un taureau après tout, et dussé-je me faire ouvrir le ventre, il faudra bien que j'en essaie un...". Voici le récit que P. Séris fit de cette confrontation mémorable.
"La porte du toril s'ouvre et, avec la vitesse de la foudre, le taureau s'élance sur Jean Chicoy. Celui-ci qui à une témérité excessive joignait un rare sang-froid, ne voulant pas s'engager à fond sur un premier écart, marque une feinte très large quand la bête est à quatre ou cinq mètres de lui, et il s'aperçoit que, comme nos vaches landaises, le taureau espagnol obéit à la feinte.
Qué passéra Diou Biban... dit Jean Chicoy à haute voix. Alors, de ce geste particulier à nos écarteurs, il enfonce fièrement son béret sur sa tête et la main gauche le long du corps, le bras droit levé, il attend le taureau de pied ferme...
Par une de ces feintes rapides et serrées dont il avait le secret, Jean Chicoy fit passer le taureau, avec une précision telle que la bête tomba sur ses genoux et fut rouler, par son élan impétueux, à cinq ou six pas."
Les camarades de Jean Chicoy, poussés par son exemple, firent aussi merveille ce jour-là. Ils s'appelaient Duvigneau aîné, Duvigneau cadet, Camiade, Moustache et Cizos. (Clic-Clac)
Cette course de Magescq eut une autre conséquence importante pour la course landaise. Dès lors, en effet, et progressivement, les races espagnoles remplacèrent les races locales landaises. Ce fut en particulier le cas d'abord chez M. Brannins, de Saint-Justin, qui acheta un très important cheptel à cet élevage navarrais de Poyaler et fut très vite réclamé dans toutes les grandes villes. Il fut suivi dans cette démarche par MM. Geoffroy, de Cassen, Camps, de Poyartin, et Coudroy, de Saint-Geours-d'Auribat.